












Impressions d’orient
Série de 54 photographies, accompagnées du texte de Sylvain Venayre.
Partir sur la route de la soie c’est poursuivre un fantôme. Une des plus longues et plus vieilles routes de l’histoire de l’humanité n’a laissé que quelques traces. Ce n’est pas une voie unique, elle se divise en un réseau mouvant et éphémère propice à l’interprétation d’une réalité évanouie. Dès lors, il est vain de vouloir coller au réel, mieux vaut se laisser porter dans ces lieux chargés d’histoire et trouver les échos de ses rêves.
Quitter Venise et prendre la mer comme Marco Polo, au moins pour le début. Le voyage maritime permet de se laisser bercer à la cadence routinière des journées de trajet en bateau. Ensuite, la lenteur orientale fait son œuvre et impose le rythme d’une caravane de marchands. Des Sogdiens avec leurs lents chameaux à poils longs transportaient la soie chinoise depuis Boukhara ou Samarkand. Laisser le temps se distendre. Là où l’occidental grille une cigarette en cinq minutes, l’oriental passe facilement plus d’une heure attablé et silencieux dans la cour d’un café à fumer le narguilé. De cette lenteur vient l’envie de retrouver les Villes invisibles d’Italo Calvino, au risque de se perdre dans un labyrinthe.
Par les traces que la lumière inscrit sur la surface sensible, je tente de saisir la magie du moment. Personnages énigmatiques dans des lieux mystérieux ou improbables : le mystère est ce qui rapproche le plus du rêve.
Raymond ESCOMEL
« L’Europe est en Asie, l’Asie est en Europe, que sépare en les rassemblant le Bosphore sur lequel on navigue si souvent entre réalité et rêve. Comme chez Raymond ESCOMEL, les derviches tourneurs font vriller l’image, point secret d’un vertige fixe menant à Dieu, au tout-autre, à l’absolu, aux images ivres. »
Fabien RIBERY, lintervalle.blog
« Le projet artistique de Raymond Escomel s’établit sur une rêverie et sur une transformation du réel. Son voyage en Orient passe par les lieux mythiques de la Route de la Soie, de Venise à Istanbul. Son intention n’est pas documentaire, il offre plutôt une réflexion sur le temps du voyage. La longueur du temps de pose coïncide avec une sorte de lenteur orientale. Elles s’insèrent dans une suite musicale mais chacune d’elles peut composer un tableau, une œuvre en soit. La magie du bougé, du filé, la rhétorique du flou proposent une vision cinétique d’une grande fluidité. »
CREAPHIS
Expositions :
- 2016 Tour Philippe le Bel, V. lez Avignon.
- 2016 Maison de Privas, Privas.
Livre :
Impressions d’Orient, CREAPHISEDITIONS, 2015.