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NOS İTALİES

Série de 60 photographies, accompagnées du texte de Gilles BERTRAND

Nos Italies, ouvrage composite, est aussi un livre de quarante-huit photographies (partie 2) de Raymond ESCOMEL, dont le travail en noir & blanc argentique sur le flou est remarquable. On devine, on comprend, on sait parfois très bien où l’on est – à Milan, Rome, Gênes, Bomarzo.

Cependant, il y a en chaque image comme un halo de rêve nécessitant que le spectateur fasse le point, en considérant chaque vue comme une scène intérieure. L’Italie pour Raymond ESCOMEL a le goût des embarquements intimes, pour le lac de Côme, le delta du Pô ou Venise. Ses photographies, mouvantes, ont la beauté tranquille et vive des natures mortes. Le flou systématiquement convoqué n’est pas un effet de style, il est ontologique, créant un continuum de vision en mettant le regardeur en alerte par une sorte d’électricité mentale permanente.

Attentif aux artisans – à leurs boutiques, leurs gestes, leur éthos -, comme aux paysages témoignant d’une sérénité presque franciscaine, l’artiste de passage construit des photogrammes arrachés au film du temps, des instants de grâce nimbés de mystère. L’œil se déplace à Alberobello, dans les Pouilles, mais l’on pourrait aussi bien se trouver dans quelque village éthiopien marqué par la foi des premiers chrétiens, un peu sauvage, un peu folle, et surtout brûlante de vérité. Il fait très chaud, les images tremblent, le feu n’est pas qu’extérieur. Tenant la billetterie d’une salle romaine où se produit un ensemble baroque, André Pieyre de Mandiargues, semblant veiller, humble et obstiné, sur quelque porte donnant sur les royaumes obscurs, est ressuscité.

Fabien Ribery, le 10 août 2021, lintervalle.blog

Les photographies de Raymond Escomel, sont si belles et si étranges d’apparence. L’estompage de tout détail anecdotique auquel aurait pu s’accrocher tel ou tel cliché associé à l’Italie, le choix du noir et blanc, en contraste complet avec les images ensoleillées des cartes postales, produisent ces « images flottantes » qui ont quelque chose à voir avec « l’empreinte instable de la mémoire du voyage » : ce « tremblé », qui donne parfois l’impression de voir le reflet des images sur une eau troublée ou de les regarder à travers des larmes, nous donne peut-être à voir ce « tremblement du temps » si cher à Chateaubriand.

Alain GUYOT, In Viatica HS7|2024, LIS, Université de Lorraine, https://doi.org/10.4000/11rhc

Expositions :

- 2021 Archives départementales de l'Ardèche, Privas.

- 2018 Rencontres de la Photographie, Festival Voies Off, Arles.

Livre :

Nos Italies,CREAPHISEDITIONS , 2021.